La pâte à tartiner El Mordjene a créé un véritable engouement en France à l’été 2024. Cette gourmandise algérienne au chocolat et aux noisettes a conquis les papilles des consommateurs français, avant de se retrouver au cœur d’une polémique. Étudions ensemble les secrets de ce produit qui a fait tant parler de lui.
La pâte à tartiner El Mordjene : une saveur venue d’Algérie
El Mordjene est une pâte à tartiner chocolatée produite par l’entreprise Cebon en Algérie. Son goût unique, rappelant celui du Kinder Bueno, a séduit de nombreux amateurs de douceurs. Commercialisée dans un pot généreux de 700g, elle se compose principalement de :
- Sucre
- Huile de palme
- Noisettes
- Lait écrémé en poudre
- Lactosérum
- Vanille
- Émulsifiants (lécithine)
- Arômes
Cette recette gourmande a su conquérir les consommateurs français, malgré un profil nutritionnel discutable. Effectivement, El Mordjene affiche un Nutri-Score E, la note la plus basse sur l’échelle d’évaluation nutritionnelle. Voici un aperçu des valeurs nutritionnelles pour 100g de produit :
Nutriment | Quantité |
---|---|
Énergie | 2383 kJ / 569 kcal |
Matières grasses | 38,67g dont 35,22g d’acides gras saturés |
Glucides | 50,11g dont 47,25g de sucres |
Fibres | 2,1g |
Protéines | 5,29g |
Sel | 3,68g |
Malgré ces chiffres peu flatteurs, la pâte à tartiner algérienne a su séduire par son goût et son rapport qualité-prix attractif, avec un pot de 700g vendu aux alentours de 8,50 euros.
Un succès fulgurant porté par les réseaux sociaux
L’histoire d’El Mordjene en France est intimement liée au pouvoir des réseaux sociaux. À l’été 2024, des influenceurs ont commencé à partager des vidéos vantant les mérites de cette pâte à tartiner. En quelques semaines, le phénomène a pris une ampleur inattendue, créant un véritable effet de mode.
Cette soudaine popularité a eu des conséquences immédiates sur la disponibilité du produit. Les magasins proposant El Mordjene ont rapidement fait face à des ruptures de stock, incapables de répondre à la demande croissante. Les consommateurs se sont alors lancés dans une véritable chasse au trésor pour mettre la main sur le précieux pot.
Plusieurs facteurs expliquent cet engouement :
- Le goût unique rappelant une célèbre barre chocolatée
- Le prix attractif pour un grand format
- L’effet de rareté créé par les ruptures de stock
- La curiosité pour un produit venu d’Algérie
- Le bouche-à-oreille amplifié par les réseaux sociaux
Ce succès inattendu a mis en lumière la puissance des influenceurs dans la création de tendances de consommation, mais aussi les défis logistiques que peuvent rencontrer les entreprises face à une demande soudaine et massive.
La polémique : entre sécurité alimentaire et protectionnisme
Le conte de fées d’El Mordjene en France a connu un coup d’arrêt brutal en septembre 2024. Les autorités françaises ont décidé de bloquer l’importation de la pâte à tartiner aux douanes, mettant fin à sa commercialisation sur le territoire. Cette décision a soulevé de nombreuses questions et provoqué des réactions contrastées.
La raison officielle invoquée pour ce blocage est liée aux normes sanitaires. Selon les autorités, l’Algérie ne remplirait pas les conditions requises pour exporter des produits laitiers vers l’Union Européenne. Cette situation a mis en lumière les complexités du commerce international et les enjeux de sécurité alimentaire.
Pourtant, cette décision a également suscité des interrogations :
- S’agit-il vraiment d’une mesure de protection des consommateurs ?
- N’y a-t-il pas une forme de protectionnisme économique derrière cette interdiction ?
- Comment expliquer que le produit ait pu être commercialisé pendant plusieurs mois avant d’être bloqué ?
Ces questions ont alimenté les débats, certains y voyant une forme de discrimination envers un produit étranger ayant connu un succès important. D’autres ont salué la vigilance des autorités face à un produit dont la traçabilité et les conditions de production n’étaient pas clairement établies.
Quel avenir pour El Mordjene en France ?
L’interdiction d’El Mordjene sur le marché français a laissé de nombreux consommateurs frustrés et interrogatifs sur l’avenir de leur pâte à tartiner préférée. Plusieurs scénarios sont envisageables pour la suite de cette histoire :
1. Adaptation aux normes européennes : L’entreprise Cebon pourrait travailler à mettre sa production en conformité avec les exigences sanitaires de l’UE. Cela impliquerait probablement des investissements importants et une révision des processus de fabrication.
2. Développement d’une production locale : Une alternative serait de produire El Mordjene directement en France ou dans un pays de l’UE, en s’associant à un partenaire local. Cette option permettrait de contourner les problèmes d’importation tout en conservant la recette originale.
3. Diversification du marché : Cebon pourrait choisir de se concentrer sur d’autres marchés moins restrictifs, renonçant temporairement ou définitivement au marché français.
4. Amélioration du profil nutritionnel : Au-delà des questions sanitaires, une révision de la recette pour améliorer le Nutri-Score pourrait être envisagée, répondant donc aux préoccupations croissantes en matière de santé publique.
Quelle que soit l’issue de cette affaire, l’histoire d’El Mordjene en France restera un cas d’école captivant. Elle illustre parfaitement les dynamiques complexes du marché alimentaire moderne, où se mêlent influence des réseaux sociaux, enjeux sanitaires, considérations économiques et attachement émotionnel des consommateurs à un produit.
L’engouement pour cette pâte à tartiner algérienne aura également mis en lumière l’appétit des consommateurs français pour de nouvelles saveurs et leur ouverture aux produits venus d’ailleurs. Reste à voir si El Mordjene parviendra à surmonter les obstacles réglementaires pour retrouver sa place dans les placards français, ou si elle restera un phénomène éphémère de l’été 2024.